La petite histoire de la Ferme Cadet Roussel

La petite histoire de la Ferme Cadet Roussel

La ferme, d’une superficie de 30 ha, est située à Mont-Saint-Grégoire sur la route 104 qui relie Saint-Jean-sur-Richelieu à Farnham. En plus d’un boisé, des bandes tampons et des pâturages, une partie de la superficie est cultivée en céréales et en foin. Les légumes sont cultivés sur une superficie totale de 4,5 ha, y compris les serres. L’élevage compte 10 vaches jersiaises, des cochons et des poules.

La Biodynamie

Avant tout, il faut savoir que pour être certifié biodynamique, une ferme doit impérativement être certifiée biologique. Dans notre cas, nous sommes certifiés par Ecocert.

La biodynamie est une méthode d’agriculture élaborée en Allemagne par Rudolf Steiner (1861-1925) lors d’une série de huit conférences « le cours aux agriculteurs ».

Cet écrivain prolifique est l’auteur de plus de vingt ouvrages sur la philosophie, l’occultisme et la spiritualité, et a tenu plus de six mille conférences transcrites aujourd’hui dans plus de trois cents volumes à partir de notes sténographiées, sur des sujets aussi variés que l’éducation, l’agriculture et la médecine. Il élabore une nouvelle philosophie riche et complexe : l’anthroposophie, « la sagesse de l’homme »

Bien qu’elle partage certaines méthodes avec l’agriculture biologique, la biodynamie s’en éloigne drastiquement par sa dimension résolument occulte. La plus profonde divergence entre l’agriculture biologique et la biodynamie réside dans l’idée de « dynamiser » les sols et autres matières grâce à des « forces cosmiques ».

Un des concepts clés de l’agriculture biodynamique consiste à voir l’exploitation comme un organisme vivant ou une individualité agricole autonome. « Partant du principe que, tel un individu, chaque domaine a son caractère et sa personnalité spécifiques, [la biodynamie] porte une attention spéciale aussi bien à la recherche de symbioses entre sol, végétaux, animaux et êtres humains qu’aux perspectives sociales et à l’intégration de l’exploitation dans le tissu écologique, économique et culturel de son environnement » – Yvan Besson, Les Fondateurs de l’agriculture biologique : Albert Howard, Rudolf Steiner, Maria & Hans Müller, Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka, Sang de la Terre, 2011, 775 p. (ISBN 9782869852044  et  2869852045, OCLC 758818860, Lire en ligne, Archive.

L’idéal poursuivi par la biodynamie est de maintenir l’équilibre entre ces diverses composantes (le sol, les plantes, les animaux, les humains.)

La ferme est un organisme vivant qui crée et maintient sa propre fertilité. Elle devient autosuffisante, et les intrants fertilisants (les apports de l’extérieur) ne sont plus nécessaires.

La biodynamie encourage donc à produire ses propre fumiers.

Pour mettre en pratique cette méthode biodynamique, il faut tenir compte des facteurs suivants :

  • Les préparats
  • Le compost
  • Le cycle lunaire (calendrier)

LES PRÉPARATS

C’est comme de l’homéopathie, appliquée à la terre. Ils sont à base de :

  • Plantes : Préparats numéro 502 à 507 : achillée mille feuilles, camomille, orties, écorces de chêne, pissenlit, valériane. Ceux-ci sont mis dans le compost où chaque plante a une propriété particulière.
  • Minéraux : préparât numéro 501 : silice
  • Bouse de vache – préparât numéro 500 (La bouse est mise dans des cornes de vaches qui sont enterrées tout l’hiver.)

Tous les préparas sont dilués dans une grande quantité d’eau dans un tonneau. Il faut remuer tôt le matin, durant une heure pour faire et défaire un vortex, une sorte de tourbillon. Le 501 est tout de suite appliqué sur les champs.

LE COMPOST

La ferme possède plusieurs sortes d’animaux (bovins, porcs, poulets) dont le fumier est précieusement ramassé pour être mis en tas et composté. Pour faire un bon compost, il faut contrôler sa température, et son humidité. Il est protégé de l’air ambiant avec une toile géotextile, et passe quelques mois dehors avant d’arriver à maturité. Une fois que les tas sont faits, on les ensemence aussitôt de préparât qui va favoriser une bonne décomposition des matières. Le compost terminé ressemble à une bonne terre noire, riche, et sans odeur désagréable. À l’automne, il est répandu sur les champs où l’on mettra les légumes l’année suivante.

LE CYCLE LUNAIRE

Dans cette façon de cultiver la terre, on tient compte de la dynamique du sol et des plantes par rapport aux forces cosmiques. Il existe quatre classements de plantes :

  • fleurs : Chou-fleur, fleur, etc.
  • racines : pomme de terre, carotte,
  • feuilles : salade, bettes à carde, etc.
  • fruits : céréale, tomates, etc.

Depuis 50 ans, MARIA THUN, une Allemande, fait des expériences sur les semis et le travail des plants selon les cycles de la Lune, le rythme solaire, et l’emplacement des signes du zodiaque dans le Ciel. Elle a remarqué que selon la place des planètes dans le Ciel, les plantes de type feuille, se développent mieux à certains moments, et ainsi de suite, pour les quatre genres de plantes. Il n’y a aucun fondement scientifique mais toutes ses observations lui ont permis de proposer un calendrier, en indiquant pour chaque heure du jour dans l’année, les moments les plus propices au développement des quatre types de plantes. En Amérique du Nord, on se sert d’un calendrier fait à KIMBERTON (États-Unis) qui tient compte de l’heure solaire exacte. On ne peut pas toujours respecter ce calendrier, mais on essaye le plus possible de le suivre pour les semis et le travail du sol.

LA CERTIFICATION DEMETER

Elle garantit que le cahier des charges de la culture biodynamique a bien été suivi. Elle est internationale. Des inspecteurs passent tous les ans une journée sur la ferme pour vérifier que tout est bien respecté.

Nous sommes certifiés DEMETER depuis 1990.

À consulter : L‘Association de la biodynamie du Québec